Kevin Jourdan : 20 conseils business par le fondateur de DotMarket

A retenir :

Kevin Jourdan a bâti sa réputation en révolutionnant l’achat-vente de sites internet avec sa plateforme Dotmarket. Avec une solide expérience de plus de 15 ans en édition de site, il a développé une vision pragmatique du business digital. Voici 20 leçons essentielles pour avoir une compréhension plus globale du business web

1. Le piège du chiffre d’affaires

Dans l’e-commerce, tout le monde te montre des captures d’écran avec des gros chiffres d’affaires. La réalité ? Ils ont souvent les poches vides. Ce qui compte, c’est pas combien d’argent rentre dans les caisses, c’est combien il reste après avoir payé toutes tes charges.

💡 Quand tu évalues un site à acheter, demande toujours les vrais P&L (profits & losses), pas juste le chiffre d’affaires. Un site qui fait 50 000€ de CA avec 5 000€ de profit net est moins intéressant qu’un site à 20 000€ de CA et 12 000€ de profit. À la revente, présente tes vrais chiffres de rentabilité – c’est ça qui détermine le multiple de valorisation et rassure les acquéreurs sérieux.

2. Les business models les plus rentables

Les médias, sites de contenu et outils en abonnement génèrent le plus de profit. Quand tu achètes ce genre de site, tu as une vraie marge, du vrai profit. C’est pour ça que j’adore proposer ces modèles sur DotMarket.

💡 Privilégie l’achat de sites avec revenus récurrents (SaaS, abonnements) ou modèles publicitaires établis. Leur valorisation est plus stable et prévisible. Un site SaaS à 3 000€ MRR se vend généralement 24-36x le revenu mensuel. À la revente, mets en avant la récurrence : « 95% de nos revenus sont récurrents » rassure énormément les acheteurs et justifie une valorisation premium.

3. Il n’y a pas de niche saturée

À chaque fois on m’a dit « c’est impossible de se faire une place là-dedans ». J’ai bossé dans la santé, l’éducation canine, la rencontre… partout la même objection. Pourtant, il n’y a pas de niche inattaquable. Tu peux te faire une place partout – plus ou moins grosse, mais tu peux.

💡 Ne fuis pas les niches qui paraissent « saturées » lors de tes achats. Cherche plutôt des sites mal positionnés dans ces niches lucratives – c’est là que se trouvent les meilleures opportunités de croissance. Pour la revente, documente précisément comment tu t’es différencié de la concurrence et les résultats obtenus. Cette preuve de concept rassure l’acheteur sur la faisabilité de la stratégie.

4. La spécialisation ultra-précise

Faut innover, trouver une petite niche. Au lieu de faire un site généraliste sur la perte de poids, je me focalisais sur une solution extrêmement précise. Ça me permettait de faire un meilleur travail que les généralistes qui s’intéressaient pas à ce petit mot-clé.

💡 Recherche des sites qui s’adressent à des niches ultra-spécifiques avec moins de concurrence. Un site sur « maigrir après 50 ans pour femmes ménopausées » sera plus facile à développer qu’un site généraliste fitness. À la revente, présente la niche comme un avantage : faible concurrence, audience engagée, expertise reconnue. Les acheteurs comprennent que c’est plus simple que d’attaquer un marché généraliste.

5. L’évolution traître des médias

Fut un temps, quand tu ouvrais L’Équipe, c’était pour lire de la news sportive. Aujourd’hui, c’est devenu du BFM TV du sport. Le business model a changé : optimiser la valeur par visiteur plutôt que multiplier les visiteurs.

💡 Lors de l’achat d’un site média, analyse l’évolution de la monétisation par visiteur, pas juste le trafic. Un site avec 100 000 visiteurs mensuels qui génère 0,02€ par visiteur a plus de potentiel d’optimisation qu’un site déjà à 0,15€ par visiteur. Pour la revente, démontre tes améliorations de RPM (revenu par mille pages vues) et RPV (revenu par visiteur) – c’est ce qui justifie une valorisation élevée.

6. Le Website Flipping, l’opportunité méconnue

C’est le boom aux États-Unis, mais on en parle très peu en France. Tu trouves un site dans son jus, tu le rénoves pour améliorer sa rentabilité avec le minimum d’effort, puis tu le revends. On rachète, on rénove, on revend.

💡 Cible des sites sous-monétisés avec bon trafic mais revenus faibles. Exemple : site avec 50 000 visiteurs/mois mais sans affiliation ni pub optimisée. Après optimisation, tu peux multiplier les revenus par 3-5x en 6 mois. Pour la revente, présente l’historique « avant/après » avec des captures d’écran : « Revenus passés de 500€ à 2 500€/mois en 4 mois grâce à l’optimisation publicitaire. »

7. Rester dans sa zone de compétence

Je rachète que des sites sur lesquels j’ai une vraie expertise. Par exemple, des sites sans publicité parce que je suis bon en pub. Une fois que j’ai de meilleures performances que l’ancien proprio, je remets le site sur le marché.

💡 Définis 2-3 domaines d’expertise (SEO, publicité, conversion, contenu) et cible uniquement des sites où ces compétences peuvent créer de la valeur. Si tu maîtrises le SEO, achète des sites avec bon contenu mais mauvais référencement. À la revente, ton expertise devient un argument de vente : « Croissance organique de +300% en 8 mois grâce à l’optimisation SEO » avec preuves à l’appui.

8. L’importance du profit par rapport au temps

500€ par mois de profit avant impôts pour 3 heures de travail par semaine ? Pas mal de gens considèrent ça comme une bonne affaire. C’est exactement ce type d’opportunité qu’on propose aux salariés qui veulent compléter leurs revenus.

💡 Recherche des sites « cash machine » nécessitant peu de maintenance. Évite les business models chronophages (service client intensif, gestion de stock complexe). À la revente, documente précisément le temps requis : « Gestion e-commerce : 2h/semaine pour traitement commandes + 1h/mois pour réapprovisionnement ». Cette transparence sur la charge de travail attire les acquéreurs lifestyle.

9. La vraie mesure de la performance

Ce qui compte dans un business, c’est pas combien il fait rentrer d’argent, c’est combien il en reste une fois que tu as payé : publicité, produits, équipe et tout le reste.

💡 Exige lors de l’achat un détail complet des charges variables et fixes. Un site e-commerce avec 30% de marge brute mais 500€ de frais fixes mensuels n’a pas le même potentiel qu’un site affilié avec 70% de marge et 50€ de frais. Pour la revente, présente un P&L mensuel type détaillé : « Revenus 5 000€, charges 1 800€, profit net 3 200€ » avec justificatifs.

10. L’audience stable, revenus croissants

Avec une audience qui bouge pas, tu peux générer de plus en plus de revenus en proposant des produits et services qui apportent exactement ce que cherche ton public.

💡 Privilégie l’achat de sites avec audience stable et engagée, même si sous-monétisés. Un blog avec 10 000 abonnés email fidèles vaut souvent plus qu’un site avec 100 000 visiteurs ponctuels. À la revente, démontre la monétisation croissante : « Même audience, revenus x2,5 en 12 mois grâce à diversification des offres » avec courbes de progression.

11. Copier ne suffit pas

C’est impossible de venir copier les gens qui font déjà très bien le travail. Du coup, faut innover. Pas réinventer la roue, mais trouver ton angle unique.

💡 Évite d’acheter des sites « me-too » sans différenciation. Cherche plutôt des sites avec un positionnement unique mal exploité. Un comparateur de prix dans une niche spécifique peut devenir dominant avec le bon développement. Pour la revente, met en avant ton USP (unique selling proposition) et comment elle génère un avantage concurrentiel durable.

12. Les charges cachées de l’e-commerce

Tu peux faire 5 millions d’euros de chiffre d’affaires et valoir moins d’un million. Ça paraît incohérent, mais c’est la réalité quand tes charges explosent tes marges.

💡 Lors de l’audit d’achat, vérifie les charges cachées : frais de port non récupérés, retours produits, SAV, coût d’acquisition client réel. Demande 6 mois de relevés bancaires minimum. À la revente, présente une analyse de marge réelle par produit/service pour rassurer sur la rentabilité structurelle du business.

13. La clientèle qui évolue

J’ai de plus en plus de clients salariés qui viennent sur DotMarket pour acheter un site business. Objectif : générer 500€ par mois de plus avec quelques heures de travail par semaine.

💡 Cette clientèle recherche des sites « passifs » ou semi-passifs. Cible des sites avec processus automatisés, peu de SAV, revenus prévisibles. À la revente vers ces profils, insiste sur la simplicité de gestion et fournis des procédures détaillées : « Guide complet 50 pages + 2h de formation incluses pour une reprise en main optimale. »

14. L’exemple concret qui parle

Le dernier qu’on a vendu : une boutique de décoration, 500-600€ de profit mensuel, action principale emballer les colis, 3 heures par semaine. Simple et efficace.

💡 Documente précisément le temps passé sur chaque tâche du site. Utilise des outils de tracking ou tiens un journal d’activité pendant 30 jours. Cette granularité rassure l’acheteur : « Gestion commandes : 45min/semaine, création contenu : 1h/semaine, réponses emails : 30min/semaine. » Plus c’est précis, plus c’est crédible.

15. La courbe d’apprentissage réaliste

Ça prendra peut-être un tout petit peu plus au nouveau propriétaire, le temps qu’il se fasse la main. Mais l’équation reste attractive.

💡 Prépare un onboarding sérieux pour faciliter la transition. Créé des tutorials vidéo, guides PDF, liste de contacts fournisseurs/partenaires. Propose 30 jours d’accompagnement inclus dans la vente. Cette approche justifie un prix de vente plus élevé et réduit les litiges post-vente. L’acheteur accepte de payer plus pour diminuer ses risques.

16. Maximiser l’impact, minimiser l’effort

En website flipping, tu cherches les améliorations qui auront le plus fort impact sur la rentabilité avec le moins d’effort possible, dans le temps le plus court.

💡 Identifie les « quick wins » avant l’achat : optimisation des prix, ajout d’affiliation, amélioration du tunnel de vente, relance email automatique. Priorise selon l’impact/effort. Un site e-commerce sans email marketing peut voir ses revenus +50% en ajoutant juste une séquence d’emails automatique. Document ces opportunités pour justifier le prix de revente.

17. La double rentabilité

Quand tu fais du flipping, tu encaisses tous les revenus que tu génères entre-temps, PLUS la plus-value à la revente. Profit double.

💡 Calcule ton ROI sur 12-18 mois : revenus nets encaissés + plus-value de revente. Exemple : site acheté 15 000€, générant 1 000€/mois de profit, revendu 36 000€ après 12 mois d’optimisation. ROI = (12 000€ revenus + 21 000€ plus-value) / 15 000€ = 220%. Cette approche change complètement l’équation économique de l’investissement.

18. Racheter bas, connaître le marché

Le secret c’est de racheter le plus bas possible par rapport au prix du marché. Ça demande de bien connaître les valorisations.

💡 Surveille les ventes récentes sur DotMarket, Flippa, Empire Flippers pour calibrer les multiples par secteur. Un site affilié se vend 20-30x le revenu mensuel, un SaaS 24-36x, un e-commerce 15-25x selon la complexité. Négocie en mettant en avant les risques identifiés : dépendance trafic Google, concentration client, technologie obsolète. Une bonne négociation peut économiser 20-30% du prix demandé.

19. La diversification de revenus

Les salariés l’ont compris : avoir une seule source de revenus, c’est risqué. Un site internet qui génère 500€/mois, c’est une sécurité supplémentaire.

💡 Cible cette clientèle salariée en présentant l’investissement comme une « assurance revenus ». Mets en avant la stabilité et la prévisibilité sur 2-3 ans. Fournis des projections conservatrices plutôt qu’optimistes. Cette clientèle préfère un site qui fait 500€/mois stable qu’un site à 1 500€/mois mais volatil. La régularité prime sur la performance.

20. L’expertise avant tout

Ne rachète que dans ton domaine d’expertise. Si tu es bon en SEO, prends des sites mal référencés. Si tu maîtrises la pub, vise ceux sans monétisation publicitaire. Ta compétence, c’est ton avantage concurrentiel.

💡 Développe une grille d’évaluation basée sur tes compétences. Si tu maîtrises le SEO, cherche des sites avec bon contenu mais DA faible, backlinks de mauvaise qualité, optimisation technique défaillante. Ton expertise te permet d’identifier des pépites négligées par d’autres acheteurs. À la revente, tes améliorations techniques deviennent des arguments de vente concrets avec preuves de performance.

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